La vision neo-colonialiste, ça marche aussi pour les films en 3D

Publié le par lâcher les scoops

 

    A partir du moment où on a mis les lunettes, on entre dans un autre monde. Une langue sortie tout droit de l’écran essaie de vous titiller les narines. Chacun tente de la dévier sans succès. Puis, des bonbons d’une marque connue  (ah les joies de la pub!) volent un peu partout dans la salle.


Un premier sentiment : la déception. On avait pu voir sur les écrans de télévision, les affichent publicitaires et dans les journaux l’image d’un martien bleu sauf que là il n’y a que des humains qui flottent dans l’air. Le flou total. Mais très rapidement le fantastique prend le dessus. Contrairement à d’habitude, l’intrigue n’est pas difficile à comprendre. Là, tout est simple.

Un homme, jumeau d’un grand scientifique qui vient de mourir, se voit proposer une mission sur la planète Pandora. Un eldorado que les forces armées américaines ont colonisé pour dénicher un minerai qui vaut une fortune. L’homme, Jack Sully, ancien sergent marine incarné par Sam Worthington, ne peut plus se servir de la partie inférieure de ses membres.

Sa mission principale : Intégrer le corps d’un avatar afin d’expliquer à la population d’origine pourquoi elle doit laisser les américains les envahir. Une véritable mission diplomatique! Sauf que tout serait trop simple s’il ne s’agissait que de cela. A son arrivée, il est comme happé par son esprit militaire. On entre dans le surréalisme dès l’instant où l’esprit de l’homme entre dans le corps de l’Avatar. Jake Sully se sent libre à travers ce corps bleu, longiligne et puissant grâce auquel il retrouve l’usage de ses jambes.

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     L’histoire prend tout son sens lors de la rencontre avec Neytiri une primitive vivant dans la forêt. Elle le sauve, il apprend à la connaître et veut comprendre qui est ce peuple. Elle le déteste . Forcément, il est l’envahisseur de sa planète, le tueur sur lequel elle met un visage. Cependant, une force de la nature lui interdit de le tuer. Chaque début de sommeil dans un monde s’apparente à un réveil dans le laboratoire et chaque réveil est l’occasion pour Jake Sully d’aller voir le colonel pour lui raconter les détails de son expérience . Des détails qui permettront la destruction de l’habitat principal des avatars.

A la manière des éphèbes dans la Grèce antique, Jake Sully va tout apprendre de son nouveau peuple jusqu’à devenir l’un des leurs. Jusqu’au jour où les forces armées, grâce à ses conseils stratégiques vont envahir la forêt des Na’vi.

Considéré comme un traître il va devoir prouver à son peuple d’adoption qu’il est bien un avatar.

Concernant l’ambiance générale, les effets spéciaux sont carrément bluffant. Le spectateur a l ‘impression d’assister quasiment en direct et en réel à la scène.

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    Toutefois, James Cameron, du fait de l’expérience inédite qu’il offre, s’est fait quelques plaisirs notamment sur les prises de vue comme ces nombreux vols dans les airs offrant une impression de vertige assez désagréable mais l’important est là , un nouveau format cinématographique est né : le cinéma en 3D .

Fidèle à lui-même James Cameron a repris des scènes qui ont assuré la notoriété de ses films. Des scènes d’apocalypse remplies de bruits puissants, de cris de foule et de plans élargis montrant l’étendue du désastre sans nuire à l’intérêt du scénario tant ces séquences sont rares.

Comme tout bon blockbuster, l’émotion est au rendez-vous. De l’amour, des morts, des trahisons et du suspens : recette garantie du succès.

Enfin, ce film est une allégorie des Etats-Unis d’Amérique. Nombreux sont les parallèles aux problèmes actuels de la politique internationale américaine : terrorisme, invasion, colonisation, destruction de symboles identitaires comme l’arbre magique  qui fait référence aux tours du World Trade Center. La paranoïa s’empare même des réalisateurs américains. A l’inverse, le modernisme de l’application en 3D et sa réussite lors de la projection dans les salles marque aussi l’avance des Etats-Unis dans le domaine technologique.

 

Avatar , un film réalisé par James Cameron. Avec : Sam

Worthington, Zoé Saldana, Sigourney Weaver.

Long-métrage américain. Science fiction

Durée : 2h41min



Arnaud BOISTEAU

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S
<br /> Mouai, moi je trouve sincerement qu'il s'est vraiment pas fait chier pour le scénario, après tout c'est sur qu'avec la nouveauté du cinéma 3D il était sur de faire des entrées!<br /> <br /> <br />
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L
J'ai pas écrit que le scénario était bon. Je pense même que n'importe quel scénario pouvait convenir. C'est la performance visuelle que je salue.essaie de regarderle film sans les lunettes et pour le coup tu te fais vraiment chier. Certes, un scénario béton aurait été préférable. La technique étant maîtrisée, on pourra être critique avec les prochains films. Arnaud