Claire Chazal se dévoile

Publié le par lâcher les scoops

Claire Chazal nous a fait l’honneur de sa présence le Mardi 5 janvier dans les locaux de l’ESJ.

La présentatrice du JT de TF1 décontractée a répondu aux étudiants de deuxième année sans langue de bois. Voici quelques extraits de cette conférence.

 

On a remarqué que le journal que vous présentez le samedi à 13h avait changé de format, pouvez-vous nous en parler un peu ?

 

C’est une idée que nous avons eu avec l'un de mes proche collaborateur. L’édition de 13h était beaucoup trop courte avec seulement dix-huit minutes d’antenne. Nous voulions nous laisser plus de temps pour découvrir la vie des gens en faisant des reportages.  Cette idée est aussi née en réaction au nouveau concept adopté par Laurent Delahousse sur France 2. Nous avions le devoir de nous moderniser pour rester en compétition.

A cet effet, nous avons donc décidé d’ajouter quinze minutes de programme supplémentaire. Nous sommes plus dans la proximité contrairement à la semaine où nous faisons une information trop « parisienne ». à mon goût. Là, nous allons dans les villes de France pour mieux connaître leur Histoire, leurs traditions, les façons de vivres des français.

     Cela bénéficie en plus à nos correspondants présents dans ces villes car ils ont plus de temps pour s’exprimer. Personnellement je trouve ça très formateur puisque j’ai beaucoup appris d’endroits où je ne serais peut-être jamais allée. Par exemple, nous avons abordé l’émergence d’une nouvelle vague de groupes de  rock à Clermont-Ferrand, ma ville, alors que les gens ont une vision assez noire de cette région.

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Que pensez-vous du nouveau journal d’M6 présenté par Claire Barsacq ?

 

    Au début, nous avons regardé cela avec beaucoup d’intérêt et un peu d’appréhension . Je ne pense pas que ce soit une idée adaptée. Il est toujours difficile de casser l’idée du 20h. Nous avons nous-même déjà éssayé  sans succès. Je trouvais que le six minutes tout en image était beaucoup plus efficace. De plus, la présentatrice qui l’incarne manque encore un peu de charisme ce qui n’aide pas à l’émergence d’un rendez-vous quotidien.

 

Comment définiriez-vous le profil du téléspectateur du 20h de TF1 ?

 

   Notre public a beaucoup évolué lors de ces dernières années. Je dirais qu’il est relativement conservateur dans le sens où il aime garder le même présentateur (trice), la même horaire, il est relativement de droite, attaché au patrimoine et à l’histoire de la chaîne. Et c’est surtout un public qui aime être rassuré sur ce qu’il peut entendre autour de lui.

 

En tant que directrice de l’information, quel serait le profil idéal que vous embaucheriez au sein de votre rédaction ?

 

    J’engagerais un jeune qui aime écrire car c’est le plus important. Je vous recommande d’ailleurs de commencer par la presse écrite car c’est très formateur. Je pense aussi qu’il est indispensable qu’il soit cultivé, qu’il ait des références culturelles ce qui est indispensable pour ce métier même si nous sommes toujours là pour apprendre. Enfin, il faut qu’il possède une curiosité humaine, qu’il n’ait pas peur d’aller vers les gens pour discuter, c’est comme ça que l’on apprend des choses.

 

    Concernant Harry Roselmack, qu’avez-vous pensé de la polémique concernant l’Aïd el Kebir  et avez-vous eut l’avis de l’intéressé ?

 

    Je n’ai pas vu le reportage en question. J’ai plus regarder ceux concernant les cités. Harry est quelqu’un de passionné qui fait ce que peu de gens n’osent faire avec quelques dérapages et anicroches mais sans jamais que cela ne soit volontaire bien sûr. S’il a réussit à faire son reportage dans les cités c’est sans doute grâce à sa couleur de peau mais c’est surtout grâce au regard sans a priori qu’il porte sur les gens.

 

Après dix-sept ans de Journal Télévisé, qu’est-ce qui vous motive encore aujourd’hui à continuer ce métier ?

 

    Tout simplement , j’ai une place très enviable. J’ai bien conscience que j’ai un privilège immense. J’ai toujours préféré travailler dans l’immédiateté et le JT est dans ce créneau. J’aime l’information quotidienne.  Et puis, je ne peux pas me laisser ennuyer par un métier que j’ai tout de suite aimé même si ce n’était pas une vocation. Enfin, je suis sur le média le plus puissant ,sur la chaîne la plus puissante de France et d’Europe donc je n’ai aucune envie de changer de métier.


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Avez-vous déjà pensé à arrêter ? Que ferez vous après ?

 

    J’arrêterais certainement un jour mais pour l’instant je suis bien. Plus tard, je me dirigerais vers la culture, peut-être pour animer un lieu de spectacle vivant mais j’ai envie de continuer le plus longtemps possible.

 

Vous avez récemment affirmé que le port du voile par la chanteuse Diam’s était un choc pour vous, Pourquoi ?

 

    En effet, j’ai été très surprise, choquée et attristée car elle représentait pour moi le symbole de l’émancipation de la femme, l’indépendance comme elle le clamait si bien dans ses textes. Alors que le voile représente tout le contraire à mes yeux, la soumission, la sujétion de la femme, une façon de se plier aux règles. En tant que femme , je peux pas concevoir cela.

 

Est-ce qu’il vous arrive de pratiquer l’auto-censure dans vos journaux ?

 

    Bien sûr. Quand je vois des images trop violentes, tragiques je le fais mais c’est une censure intelligible et recevable.

                                                                                                                                                                  Arnaud BOISTEAU

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